Comment la collaboration entre l'industrie et le commerce peut-elle devenir un levier pour accélérer les transformations à impact ?
Et si l'une des clés pour accélérer la transition écologique résidait dans la collaboration entre l'industrie et le commerce ?
Dans un monde en quête d’équilibre entre croissance économique et urgence climatique, les entreprises se retrouvent face à un défi de taille : transformer leurs modèles pour intégrer pleinement les impératifs environnementaux. Si l’innovation technologique et les nouvelles régulations peuvent poser les bases de ce changement, c’est bien la coopération entre l'industrie et le commerce qui pourrait en devenir le véritable moteur. Mais pour cela, il est essentiel de dépasser les logiques traditionnelles de fonctionnement en silos.
Dans l’épisode 24 du podcast En Toute Transparence, David Garbous, fondateur de Transformation Positive et de l’écosystème Réussir Avec Un Marketing Responsable, a reçu Sophie Palauqui, responsable des pôles marketing et RSE de l’ILEC et membre du comité de sélection de la plateforme, pour discuter de ces enjeux.
Quand l’approche en silos freine l'innovation
Encore trop souvent aujourd’hui, l’industrie et le commerce continuent d’évoluer comme deux mondes parallèles, chacun concentré sur ses propres objectifs et stratégies. Les producteurs optimisent leurs chaînes d’approvisionnement, tandis que les distributeurs cherchent à satisfaire la demande à moindre coût. Ce cloisonnement peut engendrer des inefficacités, comme l’illustre le gaspillage alimentaire observé dans de nombreuses chaînes d’approvisionnement. L’ADEME souligne ainsi que “l’interdépendance des pratiques des différents acteurs de la chaîne alimentaire” contribue à ces inefficacités. Sans une meilleure coordination, des efforts individuels peuvent manquer d’efficacité.
Les enjeux environnementaux actuels et les objectifs fixés par les Accords de Paris, cependant, ne laissent plus de place à ces approches cloisonnées. Qu'il s'agisse de réduire les emballages plastiques, de repenser la logistique ou de déployer des initiatives d'économie circulaire, la réponse ne peut venir d’un seul acteur.
Le coopitalisme : quand collaboration rime avec transformation
Plutôt que de voir ces pressions extérieures comme des obstacles, les entreprises peuvent en faire des opportunités de coopération. Ainsi, un concept émerge : le coopitalisme. Ce modèle encourage une répartition équitable des bénéfices et des responsabilités tout au long de la chaîne de valeur. Contrairement aux relations transactionnelles traditionnelles, le coopitalisme propose un partenariat gagnant-gagnant entre les différents acteurs économiques, bien que parfois concurrents, pour améliorer ensemble leur secteur.
Dans cette approche, industriels et distributeurs sont invités à travailler de manière plus transparente et collaborative. Ils ont la possibilité de se rassembler autour d’une vision commune, fondée sur la transparence et l’innovation partagée, afin de faciliter un partage des coûts mais aussi des risques, et accélérer les innovations à impact. Le pari de la coopération se présente alors comme un nouvel élan pour l'industrie et le commerce.
De la consigne au vrac : des modèles de collaborations réussies
Prenons l’exemple de la consigne : une solution qui encourage le réemploi des emballages. Cette idée ne peut réussir que si tous les acteurs, du fabricant au distributeur, en passant par les transporteurs et les gestionnaires de déchets, participent à son développement et à sa mise en œuvre.
Chez Transformation Positive, nous avons travaillé avec la marque de produits laitiers Vrai, qui a exprimé dans le cadre de sa Biztopie, un rêve ambitieux : éliminer complètement le plastique à usage unique du rayon yaourt en le remplaçant par des pots en verre consignés. Un projet d’une telle envergure est impossible à déployer à l’échelle seule du fabricant, car trop coûteux. En revanche, dans le cadre d’une coopération entre tous les acteurs du secteur, l’initiative devient non seulement faisable, mais aussi rentable.
Dans l’épisode de podcast En Toute Transparence, David Garbous et Sophie Palauqui reviennent sur un autre exemple probant de cette collaboration entre l’industrie et le commerce avec En Avant Vrac, une initiative qui réunit industriels et distributeurs autour d’un objectif commun : encourager la vente en vrac. Ce projet ne se contente pas de proposer des produits sans emballages aux consommateurs, mais redéfinit entièrement la manière de fonctionner pour tous les acteurs concernés.
Du côté des industriels, cela a impliqué une réinvention complète des processus de production, avec des installations adaptées, un contrôle qualité adapté aux exigences du vrac, et des méthodes de livraison révisées. Les distributeurs, eux, ont dû s'équiper de nouveaux matériels pour recevoir ces livraisons, gérer les rayons différemment, et former leur personnel à cette nouvelle manière de vendre. Enfin, pour les consommateurs, cela signifie une nouvelle manière de consommer : acheter la juste dose, choisir ses ingrédients pour créer ses propres mélanges, et réduire l’utilisation d’emballages en apportant ses propres contenants.
Conclusion
La collaboration entre l’industrie et le commerce, en dépassant les modèles traditionnels et en adoptant une approche coopérative, a le potentiel de devenir un levier puissant pour accélérer les transformations à impact positif. Des initiatives comme En Avant Vrac montrent qu’il est possible de concilier innovation, performance économique et respect de l’environnement.
→ Pour en apprendre davantage sur la relation industrie/commerce, nous vous invitons à aller écouter l’épisode 24 du podcast En Toute Transparence, disponible sur toutes les plateformes de streaming :